Chroniques

Ainsi parlait Bobonne – I
Je sais. Aujourd’hui, Bobonne, de nom propre familier, est devenu un adjectif attribut méprisant. Il désigne comme des idiotes de village des femmes, sans distinction d’âge, obnubilées par des fadasseries.
Hier, le terme « Bobonne » était parfumé aux justes tendresses et aux complicités affectueuses. Point d’affectation, d’afféterie, de compréhensions abusives et — surtout pas — de servitudes chronophages. « Bobonne » était quasiment un titre de noblesse revendiqué. Il eût été inconcevable de le remplacer par des mièvreries venues d’ici ou d’ailleurs.
Je n’échappai pas à la règle. Pour l’homme mûr que j’étais devenu, mes grands-mères furent mes Bobonnes. Cela fut ainsi jusqu’à leur dernier souffle. Elles le sont restées malgré le temps passé, le temps perdu. Les souvenirs collent à ma mémoire en pagaille. Le tri est difficile. Cependant, je privilégie des réflexions de l’une et de l’autre, sans faire ici de distinction. Sans le savoir, elles donnaient leur avis sous forme d’aphorisme. Ils exprimaient une sagesse populaire venue de loin. Parfois, elles ne manquaient pas de sel ni de
verdeur. Certaines n’étaient qu’une façon de dire, eu égard à une occasion quelconque.

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La fourchette aux souvenances – I
Une nouvelle rubrique. Un moment important ! Cuisiner est un art. Préparer un bon petit plat peut prendre des heures, coûter cher et être dégusté en quelques minutes. Un plat sans histoire peut être insipide. Robert Tilleux l’a compris. Il se souvient. Il raconte. Il transmet. Et il nous les donne, ses recettes. Celles qu’il a aimées, toutes simples. Celles dont on se souvient, préparées par une grand-mère, une tante, avec amour et savourée dans la
chaleur d’une famille, devant le « poêle », avec une bonne tranche épaisse de bon pain, de bon beurre. Toute une vie de bonheur qui vous poursuit.
Nous en publierons une dans chaque numéro. Une collection à garder précieusement.
Vous aimez, vous détestez ? Faites-le-nous savoir.

La purée au corned-beef
Ma nombreuse famille grand-maternelle était éparpillée en Hainaut. C’était loin de Waterloo en ce temps passé. Cependant, on se fréquentait ponctuellement en dépit des difficultés de transport de l’époque. Mon père n’avait pas de
voiture. Il n’était pas une exception. Ce n’est pas comme de nos jours. Mais les voitures ne resservent pas les affections ni les cordialités. On n’a plus le temps. C’est qu’on a du travail ! Faut dire qu’avant, tout le monde était inactif.

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