La clôture de la chapelle Notre-Dame de Hal

Au début du XVIe siècle, les Pays-Bas méridionaux sont engagés dans un processus global d’expansion économique, de transformations sociales, religieuses et intellectuelles. Celui-ci sert de fondement à l’éclosion d’une culture neuve et cohérente, basée sur un retour exemplaire aux sources de la pensée et de la beauté gréco-romaines. Un siècle après l’Italie et à son imitation, nos régions sont ainsi confrontées à la prise de conscience historique d’un renouveau, d’une renaissance de la foi dans l’avenir. Le phénomène, dans son aspect artistique, va se traduire par une «façade» nouvelle, un répertoire de formes étrangères offrant une définition péremptoire de l’idéal antique et surtout une parure particulièrement séduisante par son exotisme et sa richesse ornementale.

Le style «à l’antique» de nos régions est essentiellement une réinvention des formes italiennes en fonction d’une sensibilité et de contraintes locales. A l’origine de la diffusion, on trouve principalement l’aristocratie : princes et hauts dignitaires au service desquels les artistes élaboreront le nouveau style. Le chapitre noble de Nivelles est un bon exemple de ce mécénat aristocratique qui va utiliser la mode nouvelle comme affirmation supplémentaire de son prestige. Le nouveau style ne se substitua pas immédiatement à l’ancien, et il existe entre la tradition et la nouveauté une période de fluctuation inévitable, un mélange entre les formes générales qui restent gothiques et le nouveau style qui, prudent, ne s’essaie que dans la décoration qu’il marque de son empreinte. Il s’agit, alors, d’une sorte d’habillage, par des formes à l’italienne, d’une structure encore gothique. La clôture qui fermait avant 1940 la chapelle Notre-Dame de Hal dans la collégiale est assez représentative de ce style de transition.

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