Le Carnaval a Nivelles … en 1889 …


Le dernier jour du carnaval n’a guère été brillant : le temps était pluvieux et froid et le carnaval des rues s’en est naturellement ressenti. Lorsqu’il fait beau, les masques visitent les cafés de la ville jusque vers 10 heures. Des bandes de jeunes filles, chantant les refrains à la mode, parcourent les rues, agacent les promeneurs, envahissent les estaminets où elles organisent des rondes échevelées, et profitent de la circonstance pour visiter certains bas-fonds, où leur curiosité se trouve d’ailleurs déçue : une viole, des filles en cheveux dansant sur un sol boueux avec de tout jeunes ouvriers, la patronne, en jaquette, debout dans son comptoir ; le fils ou le neveu veillant à ce que chacun ait son verre tandis que le patron, en bras de chemise, veille à ce que chacun le paie : voilà tout ce qu’on y voit. Il est vrai que l’on y respire des odeurs toutes particulières et que l’on emporte de ce tableau et de cette atmosphère une impression pénible et comme une pesanteur sur le cœur. Lorsqu’il fait mauvais, on court s’entasser au bal. Nous ne parlons pas de la cave du chapitre où la température est insoutenable et comme imprégnée de la sueur du peuple. Le véritable bal, celui auquel on se donne rendez-vous, c’est le bal du « Vauxhall » ; la mère y conduit sa fille, le mari ne peut se dispenser d’y mener sa femme et, à part dans certains coins où l’on s’oublie un peu, les choses se passent à peu près convenablement. Nous savons bien que si l’on voulait se montrer sévère…..

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