Le wallon de ma région, mots, maximes et expressions typiques.

Auteur : CABAUX  JULES Avant-propos Depuis de nombreuses années alors que ma profession m’entraînait aux

Avant-propos
Depuis de nombreuses années alors que ma profession m’entraînait aux quatre coins de la terre, je nourrissais l’envie de faire resurgir de ma mémoire le wallon de mon enfance, de mes parents, de ma famille. Bien souvent, côtoyant des gens qui, de temps à autre, glissaient du wallon dans leur français ou d’autres qui le parlaient plus habituellement, j’appréciais la qualité et le piquant des expressions mais devais bien constater aussi que beaucoup de mots spécifiques qu’utilisaient mes anciens étaient remplacés par des mots français « wallonisés ».
Depuis quelques mois, je me suis mis à collectionner les mots et expressions qui me revenaient à la mémoire ou apparaissaient spontanément dans mon entourage. C’est ce travail largement facilité par l’emploi d’un ordinateur que je vous livre ci-après. Sans prétention, sans souci de grammaire wallonne, simple transcription phonétique de mes souvenirs ou redécouvertes. Dois-je préciser que dans ma jeunesse,l’usage du wallon restait présent dans les familles, les cours d’école, dans la rue et au travail. Des chansonniers wallons aussi tels que Bob Dechamps qui égayaient nos ducasses et fancy-fairs si appréciées après quatre années de guerre ont
participé à cette survivance du wallon et lui ont rendu quelques lettres de noblesse. Bien sûr tout peut être dit en wallon, aussi n’ai-je pas voulu faire un dictionnaire mais m’attacher seulement aux mots et expressions particulières différant nettement du français moderne.
Il est vrai aussi qu’au cours de cette quête, j’ai pu constater que les termes wallons se retrouvaient bien souvent en vieux français ou dévoilaient leurs origines latines ou germaniques. Les similitudes ou parentés avec les langues latines(italien, espagnol ou roumain…) voire les langues germaniques (néerlandais, allemand, anglais.) n’ont pas manqué de me frapper lorsque je les rencontrais au cours de mes voyages. J’ai tenté d’en faire état discrètement, laissant éventuellement le soin de pénétrer plus profondément ces constats aux
philologues de formation.
Le wallon, ce latin venu à pied du fond des âges comme l’a si bien dit Julos Beaucarne, méritait bien qu’un petit garçon qui l’avait connu et pratiqué dans les années quarante (sans jamais l’abandonner par la suite) le retrouve et le restitue cinquante ans plus tard tel que sa mémoire l’avait conservé. Ce wallon terrien marqué par les nécessités alimentaires des années de guerre, les exigences de la terre, le regard souvent ironique voire cruel porté sur les autres me semble exprimer aussi les contraintes et les nécessités d’une époque.
Celle-ci était dure mais vivante, enrichissante parce qu’elle nous confrontait à la vie, à ses joies et à ses combats. Les soirées occultées,durant la période d’occupation allemande donnaient lieu à de courtes veillées (chfjes) durant lesquelles on se racontait à la lueur du poêle à charbon dont on avait enlevé le couvercle et qui projetait au plafond ses danses rougeoyantes, les nouvelles locales, la dernière blague ou anecdote,les difficultés de vie(mieux valait en rire), les informations de la BBC (écoutées en fraude par les rares possesseurs d’un poste de radio) et tout cela généralement en wallon. Formidable communication familiale, quelle belle école pour les enfants que nous étions. Avec tous nos médias, avons nous jamais retrouvé des échanges d’une telle qualité ?

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1ère partie :


abi
abbaye
.
astampé
debout
.
.

astaudje(èn’)
barrage sur un ruisseau(un)

LIEU OÙ SITUATION


no diron a l’ducasse di l’abi
nous irons à la kermesse de l’abbaye.
.
c’è st’a tchére mwâr d’astampé
c’est à tomber mort debout
ahurissan£
.

féyon èn’astaudie sul ri pou attrapé dè spinoke
faisons un barrage sur le ru pour prendre des épinoches
astaurdiji-retarder

……..


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