Notre récit

Le samedi 11, le dimanche 12 et le lundi 13 mai ne voient guère les Aclots inquiets. Le samedi, un avion allemand a bien attaqué la gare de Baulers et, pour la première fois, la foire agricole du lundi de la Pentecôte n’a pas eu lieu.

Des nouvelles parviennent tout de même: avance allemande en Hollande et bombardement du centre de Rotterdam. Des réfugiés affluent vers l’Ouest ils ne veulent pas vivre les atrocités commises par la soldatesque de 1914. Mais on ignore la percée du Canal Albert, comme on ignore que dès le 11 mai, deuxième jour de la guerre, le commandant de la place de Liège a déjà dû décider l’abandon de la ville, après avoir fait sauter les ponts de la Meuse. Personne ne sait qu’en Ardenne, les Panzer ont franchi l’Ourthe, que désordre et confusion sont déjà visibles au sein de l’armée belge et que l’angoisse s’installe à Bruxelles, où une foule de plus en plus dense se masse dans les gares aux fins de prendre les trains en partance pour la France.
Les convois militaires français continuent de traverser Nivelles, tant par route que par rail : le chemin de fer à voie unique qui relie Manage à Ottignies en passant par Nivelles-Nord est, en effet, une ligne stratégique.

Dans Nivelles même, la Sûreté a arrêté les sujets de nationalité allemande, chose normale en temps de guerre.
D’autres personnes, dont des Nivellois suspectés de germanophilie, sont gardés à vue au Palais de Justice. Des
bruits inquiétants circulent. On parle d’espions, de cinquième colonne, de parachutistes déguisés. « Méfiezvous,
des oreilles ennemies vous écoutent», susurre-t-on.
Et chacun au fond de son coeur, éprouve l’impression de vivre ses derniers moments de relative tranquillité avant l’arrivée de l’ouragan.

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