Numéro spécial consacré à Jean de Nivelles

Auteur : DETOURNAY Jean
RODENBACH Georges
LEFEBVRE-DAIX Georges
GOEMANS Raymond

Quelques facettes de la vie nivelloise

JEAN DE NIVELLES
La tourelle sud de la collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles est ornée d’un petit guerrier de huit pieds de haut (soit 2,08 m.), habillé de plaques Ge laiton doré et armé d’un marteau. Son poids est de 350 kgs.
On l’appelle Jean de Nivelles.
“’L’avez-vous déjà vu de près ? Il est énorme et misérable’? écrit Georges Willame, plaqué de taches noires, ses jambes creuses cliquetant au vent, Sa tête prisonnière dans un casque encombrant, qu’il rejette en arrière jusque sur son long col roide. Sa barbe est drôle, frisée en rondelles de cuivres et il y a ses grands yeux vides, qui ne paraissent pas regarder. Pourtant il sourit: je vous assure qu’il sourit et, si vous me poussiez un peu, je dirais qu’il vit. Il vit de la vie que nous prêtons aux emblèmes et c’est en lui que notre ville se personnifie le mieux’!
Il ne faut pas voir dans l’automate nivellois un héros historique ou légendaire, encore moins un monument commémoratif. C’est un simple jacquemart de caractère local.

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LE CHIEN DE JEAN DE NIVELLES ?
Il y a deux JEAN de NIVELLES!
Le FAUX, qui a vécu au XV: siècle et dont le blason porte un chien courant au cimier, et l’autre… le nôtre qui martèle les heures depuis la même époque.
UNE DECOUVERTE FORTUITE!
En feuilletant ’L’ILLUSTRATION EUROPEENNE” du 6 janvier 1877, nous avons retrouvé une charmante ballade à la gloire de notre héros et de son chien. Son auteur, Ô surprise ! n’est autre qu’un jeune homme de 22 ans, natif de Tournai et qui va devenir un de nos plus illustres poètes. GEORGES RODENBACH publiera, cette année-là, son premier recueil de vers: LES FOYERS ET LES CHAMPS’….

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JEAN DE NIVELLES HÉROS SOLAIRE ?
Les éléments historiques se rapportant à notre jaquemart sont assez succints: il date probablement du 15° siècle et figurait sur la tour de l’Hôtel de Ville avant d’être placé sur la tour de l’horloge de la collégiale au 17° siècle. Les essais d’identification de notre Djan-Djan sont très vagues (un croisé, un ménestrel, l’exécuteur des hautes-œuvres, un bourgeois, le fils du duc de Montmorency…) et ne sont étayés par aucun texte.
Un éclairage différent peut être apporté en se remettant dans le contexte de l’époque et surtout en étudiant le sens hermétique des textes, ballades, chansons qui avaient cours alors; en effet, bien qu’écrits en français, ces textes pouvaient être lus au second degré par les initiés de certaines fratries, sociétés secrètes telles que les GOLIARDS qui parcouraient l’Europe en tant que jongleurs, ménestrels, écrivains publics, etc…

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VIVE DJAN-DJAN
Le 1e janvier 1963, le Tour d’Europe en Caravelle”’ était présenté par la Radio-Télévision française et grande fut la surprise de nombreux Nivellois d’entendre les fifres et tambours de Napoléon jouer l’air de Vive Djan-Dijan”!
D’après Mr J. Hagon, président-fondateur du ”’112°*”” à Jumet, le 112″ Régiment d’infanterie impériale était formé surtout de Belges flamands et wallons, dont beaucoup de Namurois et pas mal de Brabançons, ce qui expliquerait que le corps de musique – une douzaine d’exécutants en tout – avait fait de ”’Vive Dian-Dian” son airfavori qui était scandé sur les champs de bataille. On rapporte même que le sous-lieutenant Nicolas l’Olivier, saisissant la caisse d’un tambour frappé mortellement à ses côtés sur la route de Komorn, s’élança à l’assaut en battant avec frénésie l’air de ”’Vive Djan-Dyan”: Une brochure éditée au début de la guerre de 1914, ayant pour auteur Maurice des Ombiaux, cite ce fait d’armes et nomme la batterie de Vive Dsan-Djan”! Mr Hagon ajoute que la tradition existe, en tout cas, dans le monde des Marches Militaires.

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