Prochaine séance du ciné-club de Nivelles « JUDEX »

Ce film aura sans doute davantage valeur de signe que valeur d’oeuvre. Pour moi je le trouve parfait, dans son registre, et digne de figurer en bonne place parmi les films expérimentaux. A la faveur d’une histoire rocambolesque, d’un roman-feuilleton de la fin du siècle dernier, d’un « remake » du muet, Franju fait du cinéma et du meilleur. Il fallait saluer d’abord cette réussite. C’est beaucoup plus que du travail d’honnête ouvrier, c’est une création cinématographique pure, un essai de forme. Exactement comme certains peintres, avant de livrer leur message ont fait des essais purement formels. C’est dans ce sens que l’œuvre reste mineure. Elle ne délivre pas du message direct. Si elle est on signe, elle est le plus parfait des signes de ce que l’on pourrait appeler le cinéma des bandes dessinées.


…Franju joue le jeu à fond. Il conte’ l’histoire. C’était son premier devoir, à peine de tromper son public : sans l’histoire, rendue aussi limpide que possible, ni le grand public ni les cinéphiles ne l’auraient : suivi – ni sans doute ses producteurs. Il a divisé son film en une série de petites séquences qui, chacune, forment un tout, et qui sont d’ailleurs séparées par de longs fondus en noir. Il va même jusqu’à reprendre la vieille tradition des titres encadrés – mais il n’en use pas comme d’un clin d’œil au spectateur, il en use quand c’est nécessaire. Et il semble que chacune de ces séquences ait tenté le réalisateur, chacune est traitée dans un style qui lui est propre, sans déroger cependant au style de l’ensemble.


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