Sur les Traces d’une Ombre … de Nivelles à Bonn …
Auteur : DELMELLE Joseph
L’Histoire procède-t-elle des sciences ou de la littérature ? En fait, c’est davantage un genre littéraire qu’une science, les historiens abandonnant fréquemment la stricte discipline pour s’engager sur les sentiers de l’hypothèse et de la fantaisie. Et, au lieu de tenter de minutieuses reconstitutions, ils se plaisent à raconter des histoires. Les historiens nous ont dit que, jadis, les hommes demeuraient fidèles à leur coin de terre originel par suite des obstacles naturels dont le franchissement leur était difficile, par crainte de l’inconnu et parce que les moyens pratiques et rapides de déplacement leur faisaient défaut. Ils ne parlent, les historiens, que des migrations communautaires et des grandes expéditions guerrières : Alexandre, César, Hannibal, les Vikings … Ils s’abstiennent de faire allusion aux voyages individuels. Ah, cette primauté qu’ils accordent au grégaire ! Pourtant, il ne faut qu’une graine pour donner naissance à un arbre et, au-delà de cet arbre, à toute une forêt !
A toutes les époques, des hommes – plus audacieux, plus résolus que les autres – ont voyagé, Ils se sont éloignés dans – toutes les directions, traits d’union ambulatoires entre les civilisations, les mentalités, les façons de voir les choses et de penser. Pourquoi minimiser leur rôle ? Peuples ou individus, peu importe ! Une chose est certaine : des échanges, des confrontations, des collaborations ont été réalisés de fort bonne heure entre les diverses régions de l’Occident. Tant et si bien que, en dépit des amateurs de simplifications…….