Trente Collégiens dans la Tourmente (10 Mai – 31 Mai 1940) « suite »


1 h. ½ du matin : voilà plus d’une heure que la ronde aérienne a recommencé au-dessus de notre région. Plusieurs d’entre nous sont déjà descendus se « planquer » dans l’abri. Les autres dorment… d’un œil, mais plus pour longtemps, car bientôt trois coups de feu éclatent dans les environs. Aussitôt, l’abbé Coucke, croyant à des infiltrations ennemies, nous oblige à rejoindre les « paniquards » dans l’abri. En fait, il s’agissait de soldats de notre armée qui avaient fait un … carton sur un avion volant à basse altitude. Au petit matin, la canonnade, plus proche maintenant, fait rage. Les « Ardennais » sont déjà repartis. L’aviation allemande mitraille tout ce qui est mouvement. Elle a beau jeu, car nous n’apercevons aucun avion allié. Malgré la situation, nous gagnons l’église au centre du village afin d’assister à la grand-messe de 10 h. Emile Daue s’installe à l’orgue et aussitôt nous entamons l’ordinaire de la messe, L’église est quasi déserte, car devant la menace qui se précise, les gens de Pittem et des alentours ont préféré se terrer élans leur cave. Quelques officiers et soldats sont agenouillés. Pendant l’évangile, trois violentes déflagrations font vaciller l’édifice. Panique parmi les quelques civils. Les militaires n’ont pas sourcillé. L’abbé Coucke invite les chantres secondaires à regagner, dans la mesure de possible, l’abri de l’usine de Mr Walkens père. Nous obtempérons à cette « invitation » et c’est en rasant la façade des maisons, l’oeil attentif aux moindres mouvements, que nous traversons le village maintenant désert. Une angoisse nous étreint, nous sommes sous l’impression d’être les seuls survivants d’un cataclysme. Nous apprenons par la suite que l’artillerie allemande à longue portée a bombardé le……


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