Un jeune officier nivellois prisonnier en captivité de 1940 à 1945
Auteur : DEDOYARD Eugène
Lorsque l’armée allemande envahit la Belgique le 10 mai 1940, Ernest Pardoen a 25 ans. Il a entamé une carrière militaire depuis quelques mois à peine et il vient d’être nommé officier avec le grade de sous-lieutenant. Il participe d’emblée aux combats de la campagne des 18 jours (1) et il est d’abord affecté à la défense de Namur. Ensuite, le 23 mai, il rejoint une nouvelle position le long de la Lys, avec pour mission de défendre un pont et d’empêcher les Allemands de le franchir.
Hélas, face à l’avancée allemande, il doit se retirer avec son peloton pour prendre position sur l’Escaut.
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Lors de l’arrivée des prisonniers, rien n’est prévu pour les accueillir ; ils s’installent dans quatre baraquements à l’extérieur de la caserne. Le premier cantonnement sert de cuisine. Le second abrite le « comité belge du camp » qui est composé comme suit : le plus haut gradé est le commandant belge qui transmet les ordres de l’officier allemand ; un second officier belge assure les contacts avec les prisonniers et un troisième joue le rôle d’interprète.
Plus de 2.000 prisonniers se répartissent le mieux possible dans la place disponible. La situation globale est acceptable.
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D’autre part, une rumeur se répand dans le camp sans que l’on en connaisse l’origine : « les troupes allemandes reculent de toutes parts ».
Immédiatement, la désobéissance envers les sentinelles se manifeste.
L’officier allemand convoque le comité du camp pour comprendre la cause de cette révolte. En réponse, il leur propose d’écouter la BBC.
La décision du chef allemand est claire : « L’ordre doit être rétabli dans le camp d’ici demain, et il y aura de toute façon une punition. Vous partirez, sehr bald… très bientôt. » Mais quand ? Comment ? Et vers où ?
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