Petit schéma de l’an 1943

Pour rappel, toute la planète est embrasée en 1942 et les forces de l’axe Berlin-Rome-Tokyo atteignent la limite de leur expansion. La fin de cette année 42 annonce les revers qui leur seront infligés en 1943. Ceux-ci se succèdent partout : la Vle armée allemande est taillée en pièces à Stalingrad, l’Afrika Korps est éliminé de Libye et de Tunisie, les Alliés conquièrent la Sicile et débarquent sur le continent italien. Mussolini est destitué et exécuté, et le gouvernement de son pays, non seulement capitule, mais bascule dans le camp allié. La Royal Air Force bombarde chaque nuit le Reich, l’U.S. Air Force assurant le relais diurne. Les convois alliés traversent sans arrêt l’Atlantique, parfois encore au prix de lourdes pertes. Dans le Pacifique, la reconquête américaine progresse et l’un des résultats est que le Japon n’échappe plus aux raids aériens. Churchill, Roosevelt et Staline mettent au point l’engagement des grandes opérations militaires de l’année 44.

Plus près de nous, l’année 43 sera celle de l’arrestation de Monseigneur Van Wayenbergh, recteur magnifique de l’Université Catholique de Louvain: il a refusé de communiquer aux Allemands la liste de ses étudiants et sera condamné à un an et demi de prison. Il y a l’extraordinaire exploit de Jean de Selys-Longchamps. Ce pilote belge de la Royal Air Force, sans en avoir reçu l’ordre (cela lui vaudra une humiliante sanction!), vient canonner avec succès l’immeuble de la Gestapo, à l’Avenue Louise. Le sinistre Degrelle, qui a fait passer sa déjà sinistre légion wallonne à l’encore plus sinistre Waffen SS, se voit refuser la communion par un prêtre patriote. Plus encore, il vocifère que les Wallons sont issus des races germaniques. Et puis, il ya ce sensationnel épisode du faux Soir : la Résistance a réussi à imprimer un numéro clandestin, identique dans sa présentation, mais bien orienté quant à son contenu. Le journal est diffusé à Bruxelles aux mêmes points de vente que le Soir volé par les rexistes. C’est un des grands
moments humoristiques de la petite histoire de notre pays.
Et le Brabant Wallon? Si j’en crois les enquêtes menées par François De Troyer, notre réseau de résistance a comporté un certain nombre de prisonniers russes évadés des charbonnages de la Campine, le commandant allemand de la plaine d’aviation de Beauvechain était un anti-nazi, un entrepreneur de pompes funèbres de Grez-Doiceau véhiculait des armes sous les cercueils de ses clients, les métallurgistes de chez Henricot fabriquaient des grenades, la résistance régionale a récupéré au moins cinquante aviateurs alliés, les cheminots d’Ottignies ont à leur actif quantité d’actes de sabotage, etc.

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