Une pensée au Poète André Williot-Parmentier


Tous les poètes n’entrent pas désarmés dans leurs œuvres. Beaucoup d’entre eux se défendent remarquablement contre la curiosité, cependant légitime, du lecteur. Au lieu d’utiliser un verbe direct, ils ont recours à l’allusion qui crée, autour de leur personne comme de leurs faits, gestes et sentiments, une sorte de brouillard artificiel qui imprécise contours, relief et mouvements. Seuls, ceux qui les connaissent bien, ou ceux qui possèdent une lucidité de caractère divinatoire, sont capables de percer ce nébuleux mystère, Au lieu d’invoquer ou d’évoquer le pouvoir inspirant de tel ou tel autre lieu identifié par un toponyme, ces poètes-là ne localisent pas, Ils nous offrent des rébus dont la solution, bien souvent, s’avère difficile à trouver. D’autres poètes, par contre, se livrent tout entiers dans leurs vers. Ils n’ont pas peur de proclamer leurs amitiés. Ils se souviennent de leur ville ou de leur village natal. Il est aisé de les suivre dans leur itinéraire de vie. Ils avouent, simplement, sans fausse honte, qu’ils sont des hommes pareils à vous et moi. Ils ont leurs problèmes et ne s’en cachent pas. Ils aiment, ils souffrent, ils doutent, ils se contredisent et demeurent près de nous. Ils nous tendent des miroirs où nous pouvons reconnaître des sites et des paysages qui leur sont chers et qui – peut-être – nous sont chers aussi. Ils nous proposent, de nous-mêmes, une image qui, pour être absolunent vraie, n’a besoin que de quelques petits correctifs, de quelques adroites….

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